Liselotte Gollo

Historienne de l’art

La représentation animalière dans la peinture de Rosa Bonheur et la sculpture d’Antoine Louis Barye

Deux grands artistes ont mis à l’honneur la représentation animalière au XIXe siècle: Rosa Bonheur et Antoine Louis Barye. La présence de l’animal dans l’art est très ancienne, la peinture pariétale en témoigne. L’animal est empreint de religiosité, voire de sens sacré durant l’antiquité et l’Égypte ancienne. Il accompagne l’humain, lui sert, est sacrifié, est parfois vénéré ou même craint. Cependant, l’animal de compagnie, de basse-cour, le sauvage, l’ami fidèle, ceux-là ne sont pas considérés comme étant des sujets dignes de devenir des protagonistes de l’art, mais sont cantonnés à de simples accessoires. Le XIXe siècle verra évoluer la façon dont les artistes se sont emparés de la représentation animalière. Rosa Bonheur et Antoine Louis Barye donneront un nouveau statut à l’animal. Grâce à eux et à l’enthousiasme d’un nouveau public curieux et avide de nouveautés, le genre même de peintre et de sculpteur animalier verra le jour.

Rosa Bonheur peint l’animal en tant qu’individu, digne et fière de sa condition, parfois peureux ou orgueilleux, toujours fidèle à son essence. Artiste qui, par son talent et sa conviction, a réussi à se faire respecter par ses paires grâce à ses pinceaux, malgré ses choix artistiques, malgré son sexe et malgré son époque. Antoine Louis Barye, fait le choix de mettre en scène la force, la férocité de l’animal, l’exotisme d’espèces venues d’ailleurs, avec des sculptures d’un réalisme et d’une expressivité sans pareil qui feront école. Deux artistes, deux identités fortes, deux moyens d’expression plastique, mais surtout, deux génies.

Cette page est tirée du site de l’UNAB.