Mme Emma TIEFFENBACH

Chargée d’enseignement en philosophie à l’Université de Neuchâtel

Le désir d’être une personne généreuse peut-il être le motif du don?

Le désir d’être une bonne personne est souvent évoqué comme le motif des dons philanthropiques. On dit que les gens donnent leur argent dans le but d’obtenir une bonne image d’eux-mêmes, pour se déculpabiliser de la chance qu’ils ont d’être du bon côté, ou encore pour se prouver à eux-mêmes qu’ils peuvent, s’ils le veulent, ne pas céder à l’avarice. D’après une longue lignée de philosophes, ces motivations philanthropiques seraient en réalité vouées à l’échec. Il n’y a rien de plus vain, affirment Samuel Butler, Henry Sidgwick, ou Bernard Williams, que de vouloir être une bonne personne. Vraiment ? Pourquoi la vertu de générosité devrait-elle échapper à ceux qui la manifestent par leurs actes ? C’est à l’exploration de ce paradoxe des motivations morales que la conférence sera consacrée.